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L'Union européenne et l'EMI: coordonner pour mieux s'informer

Propagande, rumeurs et désinformation sur les réseaux sociaux, autant de menaces qui planent sur la capacité des citoyens européens à bien s’informer. Des risques qui peuvent être contrés par l’Éducation aux médias et à l’information (EMI). Malgré des initiatives au niveau européen, qui se concentre sur le fact checking et le numérique, la coordination entre les 27 pays membres se révèle parfois difficile. 

« La plus grande menace en ce moment, c’est la désinformation liée à la guerre en Ukraine », assène Matteo Salvai, chargé des relations presse à la Commission européenne. Selon lui, depuis le début de la guerre, le Kremlin et la presse russe propagent de fausses informations sur les réseaux sociaux. « On veut comprendre d’où viennent ces informations et pourquoi autant de comptes arrivent à poster toujours les mêmes fake news. »

 

Aujourd’hui, la désinformation prend de l’ampleur et l’Union européenne ne peut plus rester indifférente. Selon l’eurobaromètre de 2020, 71 % des citoyens européens déclarent avoir déjà été confrontés à une fausse information. Pourtant, l’EMI s’est installée tardivement comme une priorité au sein de l’UE. En 2019, la Commission européenne lance le European Digital Media Observatory, une plateforme de fact checking rassemblant chercheurs et journalistes pour lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux. 

Une situation européenne contrastée

D’abord géré de manière centralisée par les institutions européennes, EDMO permettait difficilement aux différents pays de se coordonner. En effet, la diversité de la culture médiatique des pays membres n’était pas assez prise en compte, notamment sur le plan de la liberté d’expression. Pour Dominique Cardon, sociologue à Sciences Po Paris, « en lançant des appels d’offres, les pays membres ont pu développer leur propre plateforme, ce qui est plus efficace. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une vision que partage Matteo Salvai : « Le soutien de l’UE est complémentaire aux efforts nationaux. Finalement, nous avons très peu de projets européens. » Tous les pays ne sont pas investis au même niveau dans l’EMI. Dominique Cardon constate par exemple l’absence de hub EDMO en Allemagne, à ce jour. 

Si l’engagement envers l’EMI varie entre les pays, deux régions sortent du lot : les pays scandinaves et baltiques. Les premiers se distinguent par un système éducatif évolué. « En Finlande, l’Éducation aux médias et à l’information commence dès six ans. » Les seconds adaptent leurs projets d’EMI à leur situation géopolitique. « Il y a une grande question autour de la désinformation russe pour ces États. Il est important pour eux de donner des clés à leur population pour analyser l’actualité », explique Matteo Salvai.

Le plus grand enjeu : la communication avec les plateformes numériques 

Autre phénomène ayant marqué les esprits ces dernières années : la crise du coronavirus qui a illustré comment les fake news peuvent se répandre sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux. En 2020, la Commission européenne publie une « communication » dans laquelle elle demande aux plateformes de fournir des « rapports mensuels sur leurs politiques et actions visant à lutter contre la désinformation liée à la Covid-19. »

 

Mais selon Dominique Cardon, il y a encore un manque d’efficacité : « Quand un post a été signalé comme étant faux deux fois dans les trois derniers mois, Facebook assure diminuer sa visibilité. Mais on n’a aucun moyen de savoir s’ils le font. Ils ne nous fournissent aucune donnée. »

 

 

 

De son côté, Matteo Salvai se veut confiant : « Nous avons un contact quotidien avec les médias sociaux. Ils créent des codes de bonnes pratiques d’utilisation, dont l’Union européenne supervise l’écriture. » Le chargé des relations presse de la Commission européenne reconnaît toutefois manquer de données sur l’effectivité de ces mesures.

Mais les plateformes numériques sont des acteurs privés et peuvent changer de propriétaire et de ligne de conduite. Le 25 avril 2022, Elon Musk annonce sa volonté de racheter Twitter, un réseau social utilisé par 436 millions de personnes à travers le monde. Le commissaire européen Thierry Breton a rencontré le milliardaire américain. Dans une vidéo partagée sur Twitter, Elon Musk affirme être sur la même ligne que l’UE concernant la régulation des plateformes numériques. Un signal positif pour la suite, dans un contexte de forte défiance à l’égard d’Elon Musk, défendant une vision très libertarienne de la liberté d’expression.

EMMA VENANCIE & YARA ZIRBA

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